Ses positions ont été établies en assemblée par les 27 groupes membres des coalitions de Québec en soutien au peuple irakien (Québec-Irak) et Québec-Palestine (membres de la Commission Paix du Forum social de Québec et Chaudière-Appalaches).  

 

   Cette déclaration sert aussi à expliquer pourquoi nous avons marché à nouveau, avec autant de détermination, le samedi 12 avril.

 

Déclaration des coalitions Québec-Irak et Québec-Palestine

— Affirmation et clarification de nos positions

en vue de la situation actuelle en Irak

Mardi 8 avril 2003

 

   Nous réaffirmons que notre soutien est pour le peuple irakien et que nous avons donc toujours été contre le régime de Saddam Hussein et surtout contre les sanctions économiques globales qui ont gravement écrasé ce peuple et renforcé le régime autoritaire.

 

   Nous dénonçons l'administration Bush junior qui, à l'instar de celles qui l'ont précédée, n'ont fait aucun effort pour aider les gens en Irak, pour affaiblir la dictature de Saddam Hussein et, somme toute, pour essayer des alternatives ou stratégies responsables avec les Nations Unies (ONU) avant d'imposer au monde cette invasion et cette occupation criminelles.   Nous sommes convaincus que d'autres approches étaient non seulement possibles et nécessaires, mais que les États-Unis et l'Angleterre ont gravement violé leurs obligations internationales.

 

   Nous n'ignorons pas toutefois que nombreux sont les États membres de l'ONU qui partagent aussi la responsabilité d'avoir rendu possible cette situation horrible vécue par les gens en Irak, dont notamment le gouvernement du Canada par son appui inconditionnel aux sanctions économiques meurtrières.   Est-ce que l'ONU laissera à nouveau s'effondrer le droit international et l'espoir d'une justice internationale?

 

 

Voici donc nos positions et nos exigences vis-à-vis de cette situation toujours inacceptable:

 

1 - Nous sommes résolument contre cette guerre illégale, illégitime, inhumaine et impérialiste.

 

2- Au niveau du droit international,

a. nous rappelons que les États-Unis et l'Angleterre ont commis un crime contre la paix, la violation suprême de la Charte des Nations Unies (ONU), en agressant l'Irak sans provocation et envers et contre le Conseil de sécurité de l'ONU et l'opinion publique mondiale;

 

b. nous jugeons que l'utilisation de bombes à fragmentation et de tirs sur des civils et des journalistes sans effort d'identification constituent des crimes de guerre dont les agresseurs devront répondre ;

 

c. nous considérons que les États-Unis et l'Angleterre utilisent le peuple irakien à des fins de pure propagande en profitant de l'état d'extrême misère qu'ils ont eux-mêmes causé par douze ans de sanctions économiques imposées à l'encontre de toute la société irakienne. En effet, ces États vont redonner le droit à la vie en acceptant de finalement lever cesdites sanctions : les gens en Irak ont donc le « choix » entre souffrir, mourir ou accepter les forces d'invasion. Bien des États membres de l'ONU ont certes été irresponsables en tolérant cesdites sanctions et le Canada était même un complice actif.  Par contre nous réaffirmons que les États-Unis et l'Angleterre sont les responsables principaux de ce châtiment collectif que nous jugeons être un authentique crime contre l'humanité.

 

3 - Nous exigeons des gouvernements états-unien et britannique le retrait immédiat et complet de toutes leurs forces d'occupation de la région et l'arrêt immédiat de cette guerre d'agression.

 

4 - Nous exigeons du gouvernement canadien le retrait immédiat et complet de toutes les unités de l'armée canadienne présentes dans la région (les navires de guerre ainsi que les soldats).

 

5 - Nous demandons au gouvernement canadien de se prévaloir des dispositions prévues à la résolution Acheson dite 'Union pour le maintien de la paix' (res.377, 1950, Uniting for Peace), obligeant le Secrétaire général de l'ONU à convoquer d'urgence l'Assemblée générale afin de réaffirmer la vocation de maintien de la paix de l'ONU.

 

6 - Nous soutenons le droit à l'autodétermination des peuples et donc exigeons le respect de la volonté du peuple irakien à décider de son avenir, ce qui implique le droit de gérer démocratiquement ses ressources naturelles et le rejet de toute ingérence extérieure.

 

* * *